samedi 25 septembre 2010

L'acide muriatique et vous

Visant l'insoupçonné, Fulgure et Octogramme se plaisaient en offrandes diverses. Leurs œillères, manifestement luxueuses, masquaient ce qui comptait à leurs yeux, rendant le geste facile à accomplir. Fulgure imposait 5% de plus que s'il n'offrait rien, en l'occurrence, et le sachant, ne s'en cachait pas. Octogramme, le plus agile des deux, sonnait l'Angélus affable et souriant. Il savait que le bruit de fond de ses pensées intimes finiraient par masquer l'aigreur des cloches; d'un claquement rauque, sous la volute, ce fut le cas.

L'ambiance millénariste se multiplia en couches froides et successives lorsque les premiers repentants se furent présentés. Les yeux rivés devant eux élançaient sans bruit, mais avec une solidité que de simples vis ne pourraient dupliquer. Bientôt, ce serait l'heure.

Maintenant. Élevant leur regard fixe vers un ciel qui se voudrait accueillant, les repentants vidèrent leurs poches de tous biens matériels en entonnant l'Hymne de la Brebis en Tonte.

À l'arrière, une jeune fille s'entêtait à envoyer des textos que le destinataire ignorait systématiquement, n'ayant qu'un téléphone à cadran.

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