dimanche 25 juillet 2010

L'odeur inhumaine du hasard IV

Chapitre 0001 Le jour s'en trouve déchaussé

ENDIVE METEYER ÉTAIT UN ICONOCLASTE. Il ne savait pas exactement ce que cela voulait dire, mais il trouvait ça joli. Depuis peu veuf de son sofa Suavage, son ambition croissante le laissait déconfit et sombre. Il passait la journée à longer la plage où, pour la dernière fois, il croyait avoir aperçu un dernier sourire sofesque avant que son ex-compagnon de vie prenne le large vers le bas, la caque pleine de ruffians endormis.
Un jour, alors qu'il goûtait la joie saline des larmes, son ami lui apparût comme dans un songe; il ne se trouvait plus sur une plage clôturée, jonchée de pancartes où l'on peut lire: «Si vous êtes capables de lire ceci, il est déjà trop tard: REGARDER VOS PIEDS», il était dans l'entrepôt où il avait vu son ami pour la première fois. Sous les décombres qui sentaient déjà la plénitude, Suavage gisait, tel un ermite. Une voix soufflante murmura adroitement: «Sous des apparences trompeuses, le ciel ébloui et aveugle la pupille trop confiante. Lorsque les immondices chanterons les louanges de la date d'expiation, lorsque pomme survivra de sapience, ouvre l'œil: IN ONOMAXO TE DEOGRADURE. IN NOMINE LEXIONIS VERITATIS VERT-TASSE». Endive n'en revenait pas. Il aurait pu jurer avoir entendu son Suavage murmurer «sure» et se taire.

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