dimanche 26 juin 2011

L'insouciance comme sport de groupe

Immense et suave, un E-Coli géant le regardait d'un air hautain et propre. Après tout, ils étaient dans un laboratoire réputé et la propreté était de mise (voir de rigueur). De longues minutes passèrent sans que l'un ou l'autre ne bouge. Ce n'est jamais bon signe d'observer l'inexistence du mouvement chez le chercheur et l'objet étudié; en effet, plus d'une manifestation de cette sorte se soldait par une fermeture prématurée des lieux, suivi de quarantaine obligatoire (sans parler d'inévitables pertes çà et là, aussi bien parmi le personnel administratif que parmi les voisins insouciants). Il serait aisé pour un non-initié de conclure au pire en voyant un homme en sarrau penché sur un microscope dont tout le poids corporel semblait en équilibre précaire sur l’œil droit; dans le monde de la recherche cela faisait parti de la norme et dénotait une certaine fureur ou désir d'accomplir. Hélas, ce n'était pas le cas. Le lundi suivant, toutes les montres s'étaient arrêtés et la population chuta soudainement pour laisser le globe aux bons soins des coléoptères.

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