vendredi 22 octobre 2010

Les sereines aventures de
Bromure et Asymptote

Bromure se félicitait d'avoir enfin obtenu sa couche externe saturée d'électrons. Issu d'un milieu faible en concentration ionique, il parvint à ses fins en s'extrayant de la Mer de Sel, s'étant de prime abord assuré de l'alcalinité nécessaire à l'opération. Il fallait croire, tout simplement.

Ordinairement, Asymptote se laissait séduire, passive. Ses courbes élancées lui permettait paradoxalement de s'approcher au plus près de ses amants, sans jamais se laisser toucher. L'égarement que cet acte lui procurait lui permettait d'oublier pour quelques instants qu'elle entretenait une relation mathématique avec la vie et que rien n'y pouvait changer.

Bromure, n'ayant de passions animales pour la simple cause qu'il était un sel argentique, restait indifférent devant les tentations lascives d'Asymptote. Il fallait vivre sa droiture, après tout. L'œil blafard, empli de visions oniriques, il savait reconnaître du cadran le rôle d'indicateur et ne se laissait aucunement berner par les sottises que prônaient les médias quant au modèle mâle. Le sommeil, fût-il chimique, n'est-il pas par définition réparateur?

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