mardi 4 mai 2010

Les devantures de Pantouf et flanmouX

Noël approchait et le trottoir était froid et mal meublé. Pantouf faisait les cent pas autour de la borne fontaine lorsque la carcasse de la Ford décapotable qui lui servait d'abris Tempo fut secourue d'une mort certaine par un camion remorque de la maison Ferraille & fils inc. Que faire? L'immeuble qui l'avait laissé sur le trottoir suite au feu qui achevait de le consommer n'était toujours qu'un amas de suaires et de sangles, entonnant TERRAIN À VENDRE à qui voulait l'entendre.

flanmouX, qui n'était décoiffé que lorsqu'il était décoiffé, se leva, décoiffé. La brise automnale s'était transformée en rafales de verglas, et flanmouX sentait la patience non feinte sous les décombres murmurer son nom. "flanmouX, flanmouX..." appelait-elle d'une seule voix lugubre et sans toise. Cela le laissait froid.

Se tirer d'affaires ne serait pas chose facile. "La facilité, c'est pour les lâches" criait par les toits Pantouf, se jetant devant les fuyantes voitures, armé que d'une seule pancarte : "Si vous pouvez lire ceci, vous pouvez aider à Mourir. SVP visitez mon site Web www.faim=bouffe.ca". C'était sans issue; à chaque fois qu'il sortait de l'hôpital, son site n'avait toujours enregistré la visite d'aucun Internaute.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis la perte de leur morceau de paradis Ford, mais les décombres appelaient toujours flanmouX par son prénom. flanmouX par contre s'était éclipsé depuis la deuxième visite hospitalière de Pantouf. Il était maintenant sur la Côte d'Azur, vendant des clichés illicites des joies de l’hiver aux habitants hirsutes de Palerme.


Fin de l’épiphénomène.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire