dimanche 28 octobre 2018

Garrot-Poulet
(Titre illégitime)

Il était une fois dans une contrée lointaine, un abris-bus marbré rappelant la mer de par sa surface calme et lisse.
Autres parts, dans des endroits tout aussi fascinant mais moins français, c’était la galère et les gens ne cherchaient qu’à se la couler douce en écoutant un peu de télé avant de sombrer dans une inconscience soporifique altière, surpeuplée de rêves et cherchant une fuite aux lendemains prétendument meilleurs.
Élevant leur voix chaque matin dès l’aurore, la masse byzantine se ruait vers des chaussés inégales (parfois même vers des rails policés) avant d’être emporté par des engins mobiles destinés à les transporter avec rapidité vers des endroits jonchés de boîtes vitrés de grandeur mixte où tous un chacun devait passer de lasses journées à scruter l’inertie temporelle qui, malgré leur déjection, finissaient par garnir leur garde-monnaie à chaque quinzaine.
Plusieurs appareils de la plus haute et plus essentielle technologie garnissaient en rangs étroits et serrés les cubes habitables, destinés à aider la masse à accomplir la tâche quotidienne dont le but ultime échappait à plus d’un et qui de surcroît était incompréhensible pour la majorité.
Ce jour-là, une onomatopée tardive fit déborder le vase chancelant de l’équilibre international. Au loin, un bruit sourd anéantit la moitié voilée du globe qui faisait alors dos au soleil. Les journaux du soir s’entêtaient à crier en première page que la faute revenait aux autres, mais il était trop tard, il n’y avait déjà plus personne pour les lire.

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