vendredi 30 décembre 2016

Les Avant-tasmes de Jeannine succèdent au Luxe

Jeannine L’Artaud s’ébranlait d’elle-même; en effet, catastrophiquement, l’air pur oscillait d’emblée, contrecoup sur contrecoup.
La véhémence de sa stature, jumelée avec son amour de la précarité, l’empêchaient de dormir; mais, oh! quel rêve s’étendait en lambeaux de perles devant elle, telle une soie dentaire fait d’un nacre évanescent.
À tire d’elle, son expression demeurait française mais angoissée. Une panoplie se frayait un chemin tant pis que malle au travers des dunes indépendantes qui lui barraient l’accès aux plus hautes cimes de l’histoire.
Rompant avec son anesthésiste, elle parlait espagnole couramment lorsqu’un algonquin de Quinine lui enjamba le pas et l’emporta froide et muette malgré elle.
Son savoir-faire la rafraîchissait mais obstruait l’obturateur à désir qui faisait son bonheur depuis maintenant quarante hivers.
Sournoisement peut-être, il ne l’engageait à rien et lui apportait des arguments chauds et gélatineux pour lui tenir compagnie lorsqu’elle se tirait d’affaires sans marques ni tonsure. Son auréole, criblée de micro spasmes, la faisait rire chaotiquement et cela lui procurait un bien-être semblable au chômage. Sans tenir compte du groupuscule qui l’attendait, elle s’entrebâilla lascivement en faisait rugir son avertisseur, signe de temps plus fastes; elle s’enorgueillit de sa jeunesse-conserve, se fixa lentement à l’habitacle et se laissa choir sans cérémonie.

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