samedi 31 juillet 2010

FolPiture et FlanAuFramboise font de la friture

Flamme! Eh oui, il fallait s'y attendre. Bonbon et Minouche furent horrifiés d'apprendre qu'un souper Frites-CornFlakes puisse tourner au DRAMe. Notez l'utilisation du "e" minuscule dans DRAMe. Peu s'en fallut-il que.

Meanwhile, pas loin de là, il était 14:41 de l'après-midi. Cette forme s'appelle un palindrome. Bob aussi est un Palindrome: Bob Palindrôme de Neuilly-sur-Mer à Arthabaska.

Mésenfin.

jeudi 29 juillet 2010

Maintenant disponible

Du jamais vu!

Pour un Dieu plus blanc, plus factice, plus onctueux:
OXO, le javellisant mystique à saveur d'extase.

Seul OXO vous offre la grandeur que permet une croix entourée de deux auréoles. Pour une sainteté sans taches, pour un don de soi qui va de soi, utilisez OXO.


Maintenant disponible en plusieurs saveurs: Libre Arbitre, Agonie Christique, Passion Théogonal et Érable et Menthe Religieuse.

Tue-rein

Nietzsche avait raison:
Passe-moi ton cheval, je m'en vais lui dire Dionysos

dimanche 25 juillet 2010

L'odeur inhumaine du hasard VI

Chapitre 000001 LA DENTITION DES JOURS SAUVAGES.

PULULANT D'ESPOIR, le jour se pointait, hors de tout doute à l'orée de l'horizon. Endive Meteyer surveillait d'un œil gris l'arrivé du jour qui lui signalait la fin d'une autre nuit dépourvue de sommeil sans lequel il n'arrivait jamais à s'endormir. Au dehors, un bruit de moine se brossant les gencives en fredonnant l'air de «Whose crying now» sur Cité Rock Détente.
C'en était assez. Sans net, est-ce assez?
L'hypertrophie des légumes était enfin de retour depuis la veille et le tout Surlonge-sur-Mer survoltait d'auto-ébullition. L'Usine de Sauce, à nouveau le centre d'espoir de tant de gens désespérés, émettait depuis les petites heures du matin l'odeur suave que la radio locale n'arrivait jamais à duplicater. Chagrin Édent, le jeune propriotainère subalterce de l'usine, regardait longuement passer les doryphores et les rutabagas en rêvant au jour où il pourrait se vautrer, l'âme dorénavant, sans enduit Gras et SuifTM.
Sa mère lui avait longtemps vanté les mérites des enduits Végétos, mais Chagrin s'entêtait à garder sa job et à financer des détournements illégaux de papier liquide.

L'odeur inhumaine du hasard V

Chapitre 00001 Le Rameau de l'année 366

LA PENDULE marquait 10 heures moins 1/4 depuis le 23 mars.
Jedgarre Ouvure aimait bien son nouvel ensemble bleu-ciel. Ses talons-aiguilles le faisaient souffrir, mais ils étaient neufs et dans le fond, ça faisait du bien. L'abattoir n'était qu'un obscur souvenir, plutôt un mauvais rêve dont il ne se souvenait presque plus. Il se réveillait encore en sursaut de temps à autre après un rêve où les beuglements bovins se mêlaient mélodieusement à la tronçonneuse; ces rêves étaient moins fréquents et, par surcroît, lui amenaient un vague sentiment de nostalgie...
Depuis l'avènement des Légumes de Service, la vie de Jedgarre avait basculé par le vide. Les sauces à base de bovins (et autres ruminants broyés) n'étaient plus en vogue et cela perturbait l'économie (et par conséquent, l'emploi des abatteurs). Il s'était toujours habillé pour le plaisir, mais sa vocation profonde était enfin devenue prédestinée. Quand les choses n'allaient pas comme il voulait, il se rappelait les aphorismes pragmatiques de sa mère: «Si la prime fait sourire le chien, que faut-il pour lui détartrer les dents?» et il avait raison.

«Vraiment, cette pendule» se disait-il pour la Xième fois depuis.

Son rendez-vous avec Anselme Delamansarde avait été annulée et pour cause. Le beurre rance des mauvais jours dégageait un fumet subtil mais notoire qui assouvissait certaines passions physiques par simple contradiction. Il préparait avec une aisance redoublée sa chronique culinaire pour le journal local, dans lequel il vantait les mérites de mourir jeune après un bon repas. «C'est un mets inoubliable que celui qui nous prive d'existence» se plaisait-il à nous rappeler. Sa chronique s'apprivoisait difficilement, mais inspirait une nouvelle génération de décrocheurs scholaires à écrire échole. «QUE MENS-JE» était cru, radical et boviphage; et à chaque semaine, alors que les gens se sauçaient allègrement de bouillon végétable, il riait de bon coeur en se rappelant les mugissements qui s'interrompaient subitement alors que le bovidé disparaissait dans la gueule béante du broyeur.

L'odeur inhumaine du hasard IV

Chapitre 0001 Le jour s'en trouve déchaussé

ENDIVE METEYER ÉTAIT UN ICONOCLASTE. Il ne savait pas exactement ce que cela voulait dire, mais il trouvait ça joli. Depuis peu veuf de son sofa Suavage, son ambition croissante le laissait déconfit et sombre. Il passait la journée à longer la plage où, pour la dernière fois, il croyait avoir aperçu un dernier sourire sofesque avant que son ex-compagnon de vie prenne le large vers le bas, la caque pleine de ruffians endormis.
Un jour, alors qu'il goûtait la joie saline des larmes, son ami lui apparût comme dans un songe; il ne se trouvait plus sur une plage clôturée, jonchée de pancartes où l'on peut lire: «Si vous êtes capables de lire ceci, il est déjà trop tard: REGARDER VOS PIEDS», il était dans l'entrepôt où il avait vu son ami pour la première fois. Sous les décombres qui sentaient déjà la plénitude, Suavage gisait, tel un ermite. Une voix soufflante murmura adroitement: «Sous des apparences trompeuses, le ciel ébloui et aveugle la pupille trop confiante. Lorsque les immondices chanterons les louanges de la date d'expiation, lorsque pomme survivra de sapience, ouvre l'œil: IN ONOMAXO TE DEOGRADURE. IN NOMINE LEXIONIS VERITATIS VERT-TASSE». Endive n'en revenait pas. Il aurait pu jurer avoir entendu son Suavage murmurer «sure» et se taire.

L'odeur inhumaine du hasard III

Chapitre 001 Des joies propres et tacites

PEUTÊTE CHANOINAIT SA PAROISSE presque aussi bien qu'il l'aumônoisait et le faisait depuis presque autant d'années. Il avait connu Endive comme communiant et s'était ravi de la chaleureuse amitié qui liait l'enfant à son sofa. La charité aidant, il rencontrait Endive dans les bals de fin d'année, quand l'enfant sortait quelques instants de sa coquille pour étonner l'école entière de ses prodiges de rabat-joie. «Quelqu'un va s'en vouloir d'y être» disait-il, cryptique. Et comme de fait, il avait raison. Une fois sa prestance terminée, il revêtait son air moqueur et s'en allait bras-dessus, bras-dessous.

L'odeur inhumaine du hasard II

Chapitre 01 Dyslexie des meubles ambiants

LE SOFA SUAVAGE, qui avait été jadis la joie d'Endive Meteyer, semblait prêt à de nouvelles découvertes. Sale et mal entreposé depuis des années, il servait de boudoir mixte à un couple de vétérans qui obstruaient son salon depuis quelques semaines. Son sofa allait lui manquer, mais Endive était venu à la conclusion que lui rendre sa liberté n'était que partie remise. Autant s'en donner à cœur joie et partager ensemble les amertumes de l'émancipation. Courageusement, et non sans efforts physiques violents, il hissa sur ses frêles épaules son ami le sofa et sa caque pleine de vétérans mixtes et parti pour la côte.
En chemin, un des vétérans se réveilla en sursaut, à cause de l'air salé qui le frappait au visage. S'apercevant du mouvement peu confortable du sofa qui lui servait de caque, il ne vit que très brièvement la côte avant que le chloroforme que lui administra Endive ne fasse effet. Quelques secondes plus tard, le sofa voguait pathétiquement vers le large, quand une vague le renversa et l'entraîna vers le fond. «Ce fût de courte durée», se dit Endive qui n'en pouvait plus de rentrer à la maison.

L'odeur inhumaine du hasard I
( roman empirique et sans avenir )

Chapitre 0 Début de l'arabesque

CETTE ANNÉE-LÀ, l'hypertrophie des légumes se faisait attendre; depuis plus d'un mois, les voisins se vautraient dans diverses sauces préparées à l'improviste, vu le manque de coopération des potagers environnants. «Cela ne saurait durer» se disaient-ils, tout en essayant d'avoir l'air satisfaits de leur vautrage de rechange; en fait, ils espéraient tous que la tant attendue Hypertrophie fleurisse enfin pour mettre un terme à cet interminable engouement pour les simili-sauces et pour l'art-de-faire-à-semblant.
Peutête Quenon était aumônier depuis plus d'un siècle au même endroit (CE QUI NE FAIT QUE CONFIRMER QUE L'EMPLOI LE PLUS PROMETTEUR N'EST PAS SIGNE D'AVANCEMENT); il pourléchait les pôvres, psalmodiait aux heures et croquait communionément le Sauveur afin que la planète soit plus d'une place pour vivre. Sa canonisation avait été refusé plus d'une fois par le Pape. Ce dernier prétextait que l'aumônier Quenon ne faisait que passer et que sa longévité n'était signe que d'entêtement. «Les vrais saints ne tardent pas à mourir. Celui qui s'attarde à louanger le Ppère dans cette vie le fait au détriment des heures qu'il pourrait passer au Paradis» et sur ce, le représentant de Saint-Pierre fermait son épître adressé aux aumôniers Quenon participants.
Les habitants de Neufchâtel-sur-Longe étaient des amateurs de grosses légumes. Peutête Quenon n'était pas plus canonisable que la raclette suisse, mais ça ne semblait embêter personne. «Un aumônier, ça donne ou ça reçoit l'aumône?» demandaient les enfants, stupéfaits de leur propre impertinence. Le Professeur de deuxième avancé, qui était de loin leur supérieur, leur répondait en montrant des dents gâté par l'habitude: «Le Bon Dieu donne et le Bon Dieu reprend et nous ne sommes pas bien placés pour tout remettre en question». Il était fier de renouer ses élèves avec les joies du Communisme.